Pénurie : les produits qui manquent à l’appel et ceux qui pourraient bientôt l’être 

25 novembre 2021

Depuis le début de l’année et après plusieurs saisons de confinements et mises en quarantaines, le prix de certaines matières première grimpe, explose même. Cette situation renforce la crainte de pénurie en cette fin d’année, alors que les plannings de production et les chantiers sont surchargés. 

Généralement stable, l’inflation en France ne varie fortement que très occasionnellement et principalement à cause du cours du pétrole. Cette année seulement, nous assistons à une hausse exceptionnelle du prix de l’énergie et des matières premières. 

 

L’énergie et les matières premières 

 

Les prix de l’électricité sont annoncés à la hausse pour 2022, et les effets commencent à se faire ressentir puisque l’Europe se trouvait déjà dans un contexte de hausse généralisée du prix de l’électricité chez les particuliers et les industriels. 

 

Dans les pays qui ont le plus de mal à se connecter au réseau électrique européen, l’Irlande par exemple, les populations ont déjà été alertées de possibles ruptures de l’électricité cet hiver. 

 

Comme l’énergie, les matières premières sont essentielles à la production et ont été très demandées lors de la reprise générale et précipitée de l’activité. La variation de leur prix est donc très importante puisque, comme à la base du processus de production, elle influe ensuite sur l’entièreté du budget. 

 

Cette année, le prix des matériaux a flambé : acheté 1900 euros en 2020, le cuivre se vend aujourd’hui 9600 euros, le prix de l’aluminium a quasiment doublé en une année, celui de l’acier plus que tripler. Ces hausses de prix ont évidemment un impact sur bien d’autres secteurs. 

 

Les matériaux sur les chantiers

 

Il faut avant tout rappeler que beaucoup d’usines et entrepôt reprennent leur activité à flux tendus. La crise sanitaire ayant tout stoppé, chacun doit rattraper son retard, refaire son stock et répondre tout de suite à la demande avec des produits qui viennent d’être stockés. 

 

Étant donné que l’activité a repris d’un coup, et partout, la demande en matériaux a explosé et le prix d’acheminement aussi. Les pays producteurs font d’abord le choix de satisfaire la demande sur leur territoire avant de répondre à la demande extérieure. La France, qui a beaucoup recours à l’importation de matériaux étrangers, en pâtit donc énormément. 

 

Cas particulier pour le bois, après la décision de Donald Trump de taxer le bois Canadien, les américains en ont perturbé son prix en voulant s’approvisionner sur le marché européen. 

 

La pénurie de stocks provoque des retards de chantier qui affectent les délais de livraison prévus lors du devis. En cas de retard, le maître d’œuvre reçoit des pénalités de retard de travaux. La Fédération Française du Bâtiment a notamment sollicité un gel des pénalités de retard lorsque le celui-ci est dû au retard de livraison des matériaux. 

 

Les meubles 

 

Chez les enseignes d’ameublement en pièces détachées, les références commencent à manquer. Les pénuries de matières premières et les difficultés de transport (surtout maritime) sont la cause de ces manques en rayon. 

 

En mars 2021, l’Ever-Given, un navire qui traversait le canal de Suez avec près de 20 000 conteneurs s’est échoué. À bord du navire lors de la traversée : des conteneurs de produits IKEA. Au total, ce sont des milliards de dollars de marchandises qui ont été perdues et des milliards de dollars bloqués sur d’autres navires, en retard, le temps que le porte-conteneur soit dégagé. 

 

Si certaines enseignes rassurent concernant la fin de l’année en affirmant qu’elles ne connaissent pas encore de difficultés, IKEA perd de ses produits et réduit notamment la production des variantes de ses meubles pour se concentrer sur les références de base. Elle a d’ores et déjà annoncé que certaines références n’arriveraient que début janvier, au compte-goutte. 

 

Les véhicules roulants 

 

Dans l’industrie mobile, ce sont les semi-conducteurs qui manquent. Considéré comme matériau le plus répandu dans l’industrie du matériel informatique, il représente un grand enjeu en raison de sa pénurie depuis la pandémie mondiale. 

 

Le semi-conducteur est un composé chimique qui permet le contrôle du courant électrique puisqu’il peut conduire l’électricité dans certaines conditions, mais pas dans d’autres. Les principaux secteurs d’application de ce conducteur/isolant sont l’industrie 4.0, l’aéronautique et l’automobile. 

 

Les voitures aujourd’hui nécessitent une puissance technologique et des systèmes électriques que seuls les semi-conducteurs peuvent supporter. Une voiture peut en contenir en moyenne entre 200, si c’est un petit modèle qui garde les fonctionnalités de base, et 1500 si l’apport technologique est plus élevé. Les modèles hybrides peuvent en avoir besoin de 3000. 

 

Des milliers de véhicules n’ont ainsi pas pu être produits en 2021 à cause du manque de semi-conducteurs. Les arrêts de la production ne cessent d’augmenter et le cabinet Alix Partners prévoyait en mai que cette pénurie coûterait aux constructeurs automobiles jusqu’à 110 milliards de revenus en 2021. Le constructeur Renault annonçait fin octobre une perte possible de 500 000 véhicules cette année et la fermeture provisoire de la moitié de ses usines. 

 

Le papier 

 

La pénurie touche des secteurs technologiques mais aussi des produits bien plus ordinaires. C’est le cas de la pâte à papier. La demande a explosé après la reprise économique mais la hausse du prix de l’énergie et des matières premières et les problèmes d’acheminement ralentissent la capacité à satisfaire tout le monde. 

 

La pâte à papier n’avait jamais pris en valeur aussi vite. Les usines de pâte à papier augmentent le rythme pour répondre à la demande de certains secteurs qui craignent une hausse des prix voire une pénurie. Problème additionnel et explication structurelle cette fois : en Asie, beaucoup d’usines ne se sont toujours pas remises en fonctionnement depuis la crise sanitaire, d’autres sont même contraintes d’à nouveau fermer leurs portes

 

Si à l’heure actuelle la hausse des prix ne se fait ressentir que sur les fabricants qui produisent plus cher et sur les commerçants, qui se fournissent donc plus cher, il est certain qu’une future hausse de prix des produits finis pour garantir une marge est inévitable.

 

C’est en cette fin d’année que les libraires sont les plus convoités. Ces derniers craignent des retards d’impression, même une impossibilité d’être en mesure d’imprimer le volume souhaité d’ouvrages

 

Le textile

 

De la même façon que les matériaux de construction, le coton se raréfie lui aussi. En trois mois, son cours a grimpé de 40%, ce qui pose des problèmes dans la conception des vêtements puisque les coûts de production s’envolent

 

Certaines marques se préparent à des retards de lancement de production pour les collections de fin d’année. Celles qui produisent principalement en Asie sont les plus à risque, les cas de Covid-19 augmentant dangereusement dans le sud du continent ralentissent les usines de textiles. 

 

En été, 30 à 35% des usines sont à l’arrêt. La reprise à la hausse du nombre de cas et le rythme très faible de vaccination dans cette région ne donnent pas beaucoup d’espoir quant à la reprise de production à plein régime de ces usines. C’est pourquoi les grandes marques de vêtements se préparent, où ont déjà sauté le pas, à délocaliser leur production

  • Selon les industriels aux Vietnam, 20% de leurs clients ont quitté le pays pour aller produire ailleurs

À l’heure actuelle, un problème sur les tailles se pose déjà en magasin. Comme pour le meuble, des références sont privilégiées pour garantir le minimum de manque en rayon.  

 

Les jouets 

 

À l’approche de Noël, les magasins du jouet se demande s’ils seront capables de répondre aux attentes précises des listes de Noël. Le PDG de JouéClub se montre rassurant, en ayant anticipé les acheminements de stocks dès la fin de l’été, le manque en rayon ne devrait pas se faire ressentir pendant les fêtes. 

Pénurie : les produits qui manquent à l’appel et ceux qui pourraient bientôt l’être 

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